Pourquoi le terme “Syndrome d’Asperger” est dangereux, capitaliste, élitiste et dépassé ?

Le terme “Syndrome d’Asperger” a été introduit par le médecin autrichien Hans Asperger en 1944, mais il a été supprimé du DSM-5 et des diagnostics en 2013, et remplacé par le terme plus inclusif de “troubles du spectre autistique” (TSA).

Syndrome d’« Asperger » : un terme eugéniste

Le terme “Asperger” doit être abandonné car il a des connotations eugénistes et est associé à l’histoire sombre de Hans Asperger, qui a coopéré avec les nazis et a été impliqué dans la politique d’euthanasie d’enfants autistes.

En adhérant aux lois de l’eugénisme, Hans Asperger et d’autres partisans ont justifié l’élimination d’enfants considérés comme “anormaux” en affirmant qu’ils ne possédaient pas le “Gemüt”, c’est-à-dire l’âme, l’émotion ou la capacité à socialiser. Par conséquent, ils ont légitimé plusieurs exterminations d’enfants autistes (probablement avec peu d’autonomie, ni de langage oral, ou facilité à socialiser etc), pour la simple raison qu’ils ne seraient pas “utiles” à la société… Alors que les enfants autistes qui avaient plus de capacités sociales et compétences, étaient classés comme “utiles”…

Un terme capitaliste ? Les mots forment les idées : Vers un langage plus inclusif

Le choix des mots que l’on utilise au quotidien pour décrire les personnes autistes forment les idées politiques. Utiliser le terme dépassé « asperger », c’est participer à l’idée que certaines personnes autistes ne sont pas utiles à la société, pas en capacité de produire, ni d’être autonome.

On parlera alors plutôt en terme d’autisme (de niveau 1, 2 ou 3), et du TSA (troubles du spectre autistique).

Nier la neurodiversité = danger

De plus, le terme “Asperger” est élitiste et aliénant car il encourage la catégorisation des personnes autistes en sous-groupes de “haut” ou “bas” niveau, ce qui ne reflète pas la diversité incalculable des personnes autistes. Les médecins, les associations et les parents ont tendance à minimiser les difficultés des personnes autistes en fonction de leur catégorie, ce qui est injuste et erroné. Il n’y a pas de hiérarchie entre les personnes autistes, chacune ayant des capacités et des besoins différents.

Asperger = génie ? Ignorer les besoins de soutien des personnes autistes de niveau 1

En outre, le terme “Asperger” est également dépassé car il ne permet pas une compréhension complète de l’expérience des personnes autistes. Les personnes diagnostiquées avec le “Syndrome d’Asperger” ont souvent été étiquetées comme des génies incompris ou des individus trop intelligents pour la société, ce qui est aliénant et ne reflète pas la réalité de leur vie quotidienne.

Un enfant avec un casque anti bruit

Ce sont les allistes (= personnes non-autistes) qui prennent la parole : il faut que ça change, restons soudés !


Nous recommandons aux parents d’enfants autistes d’écouter les voix des personnes autistes plutôt que de se fier aux stéréotypes et aux étiquettes posés par des personnes allistes. Il est important de ne pas diviser la communauté autiste en fonction du diagnostic de chaque personne autiste. Les personnes autistes ont toutes des besoins et des expériences uniques, et méritent toutes d’être entendues et comprises.

En conclusion, il est temps d’abandonner le terme “Syndrome d’Asperger” et de reconnaître la diversité et l’inclusion dans la communauté autiste. Chaque personne autiste est unique, et nous avons toutes des voix importantes à faire entendre.


Haut Potentiel Intellectuel (HPI), zèbre : une autre étiquette à éviter

En référence au symbole “zèbre” qui concernent les maladies rares, le terme “zèbre” est également employé pour décrire les personnes se considérant comme HPI.

Cependant, l’utilisation du terme “HPI” est controversée, car il est souvent vague et dépourvu de définition claire. De plus, il est associé à des stéréotypes et des préjugés, insinuant que les personnes HPI seraient intellectuellement ou socialement supérieures.

En réalité, avoir un potentiel intellectuel élevé ne garantit pas nécessairement la réussite sociale ou professionnelle, ni n’implique une supériorité globale. Plutôt que de catégoriser les individus sous des étiquettes stéréotypées, nous devrions mettre l’accent sur leurs différences individuelles et leurs potentiels uniques.

Il est essentiel de ne pas utiliser le terme “HPI” sans une définition claire et une compréhension de ses limites. De plus, il est important de noter que le terme “HPI” est principalement utilisé en France pour désigner les personnes ayant un potentiel intellectuel élevé.


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