Cette liste se place du point de vue de l’enfant et est présente pour accompagner les familles, pour une instruction respectueuse de l’enfant, pour une IEF (Instruction En Famille) sans VEO (Violences Éducatives Ordinaires).
Néanmoins chacun des points soulevés dans cette liste, n’ont pas tous trouvé d’articles solution/explication. Si vous avez connaissance d’articles respectant le point de vue de l’enfant et abordant certaines de ces thématiques, partagez-les nous sur les réseaux sociaux @vivreenfamille : facebook, instagram et twitter.
Découvrez la version bêta de La carte IEF : créons du lien entre les familles !
Non respect du rythme biologique
Lorsque l’on se place du point de vue de l’enfant, on observe que le rythme individuel n’est généralement pas respecté au sein de la vie en collectivité, mais qu’en est-il dans les familles ? L’instruction en famille est généralement un cadre très favorable pour permettre facilement de respecter le rythme biologique de l’enfant. Il n’y a pas ou peu de contrainte horaire. Ce qui reste difficile néanmoins c’est le déconditionnement (poids de l’enfance), la pression de l’entourage, le manque d’organisation et de relais.
Voici donc les violences que l’on recense pour ces thématiques en lien avec le respect du rythme biologique :
Sommeil
- Réveiller l’enfant à une heure arbitraire alors qu’il n’a pas d’obligation/pas de contrainte
- Demander à l’enfant de se coucher tôt alors qu’il n’en a pas besoin/envie
- Le priver de sieste s’il en éprouve le besoin (parce que “ce n’est pas l’heure” ou parce que “ça va le décaler“)
Voir aussi : Comment accompagner son enfant vers le sommeil ? (Sans l’y contraindre)
Alimentation
- Lui imposer des horaires de repas
- Le priver de manger entre les repas
- Ne pas lui donner libre accès à de la nourriture saine
Non accompagnement de l’instruction de l’enfant
L’instruction en famille permet aux parents d’adapter l’environnement de l’enfant et de l’accompagner individuellement vis à vis de ses apprentissages.
Voici quelques violences qui témoignent un manque d’accompagnement, une négligence des besoins de l’enfant :
- Ne pas créer d’environnement adapté à l’instruction de l’enfant
- Ne pas disposer d’activités à porter d’enfant
- Laisser l’enfant livré à lui-même en se contentant de vivre à côté de lui, sans l’inclure dans le quotidien vécu par l’adulte et le reste de la famille
- Ne pas développer de stratégies pour répondre à ses intérêts
Ne pas respecter le rythme d’apprentissage de l’enfant
L’instruction en famille permet aux parents de s’adapter aux rythmes d’apprentissage de l’enfant et de l’accompagner individuellement vis à vis de ses découvertes, demandes et besoins. Voici quelques violences qui témoignent un manque de respect du rythme d’apprentissage de l’enfant :
- Apprendre à lire à 6 ans sans demande de l’enfant “juste parce que c’est niveau CP“
- Interdire de faire rien, toujours proposer des activités, ne pas laisser souffler.
Découverte naturelle de la lecture par l’enfant
Voir l’article de Sophie Baudry : L’ennui de l’enfant
Dissocier les apprentissages du reste de la vie
L’instruction en famille permet aux parents d’apprendre à lâcher prise et de soigner leur propre scolarité.
Voici quelques actes qui témoignent un manque de déconditionnement scolaire du parent et peuvent être vécus comme violent par l’enfant -s’il y est contraint :
- Élaborer un emploi du temps qui dicte à l’enfant quelle matière il doit travailler tel jour à telle heure durant toute l’année…
- Instaurer des moments d’apprentissage dans la journée (exemple : l’enfant doit travailler tous les matins de 10h à 12h)
- Limiter, chronométrer (utiliser un timer) le temps des activités et centres d’intérêts
- Interdire de jouer (les jouets disparaissent car il faut travailler)
Voir l’article de Sylviana Lamour : Apprendre à lâcher prise
Refuser les choix d’instruction/les centres d’intérêt de l’enfant
Voici quelques points, qui, du point de vue de l’enfant, peuvent être mal vécus et risquent de casser l’enthousiasme, la soif d’apprendre :
-
Ne pas répondre à une demande de l’enfant (sortie, découverte, apprentissage) sous quelques prétextes que ce soit (trop jeune, pas les capacités, trop compliqué…)
- Ne pas chercher différentes stratégies pour répondre à un besoin exprimé par l’enfant, se contenter de refuser à la première demande de l’enfant
- Interdire à l’enfant de faire du formel/de l’informel
- Interdire à l’enfant de faire tel sport (sauf danger physique, sécurité, etc.) sans proposer d’alternatives. Dans ce cas précis, la faute est parfois aux violences institutionnelles qui refusent les enfants en dessous d’un certain âge par exemple. Le thème des violences institutionnelles est abordé en bas de liste. *
- Interdire à l’enfant de faire tel instrument de musique, sans proposer d’alternatives **
- Refuser d’accompagner son enfant dans ses apprentissages s’il le demande (sous prétexte que l’enfant doit assumer seul ses choix, par exemple)
- Forcer à étudier une matière parce qu’elle est dans le socle commun
- Forcer à étudier une langue étrangère
* Idée de stratégie : On pourrait par exemple organiser une rencontre IEF multi-âges, on peut jouer au foot avec des bambins et des ados
** Idée de stratégie : On pourrait par exemple emprunter un instrument encore une fois grâce à la puissance du réseau IEF, ou grâce au voisinage, la famille, l’entourage, le réseau S.E.L, etc
L’instruction en famille permet aux parents d’adopter différentes pédagogies et formes d’apprentissages pour répondre aux besoins de leurs enfants.
Les enfants expriment naturellement des demandes. Lorsqu’un enfant fait une demande, il l’exprime souvent directement en citant une stratégie qui répond à son besoin. On peut alors l’aider en cherchant et nommant le besoin avec lui.
Lorsque la stratégie évoquée par l’enfant est réalisable dans l’immédiat ou sur un temps -plus ou moins long en fonction de l’enfant- différé, comme par exemple « je veux faire de la peinture », alors l’IEF prend tout son sens car le parent peut répondre rapidement à la demande de l’enfant. Il nommera alors le besoin de l’enfant « tu as besoin de création, d’expression ? ».
Parfois, la demande formulée par l’enfant peut surprendre : « Je veux être un pirate ! ». Lorsque l’on ne cherche pas le besoin exprimé par la stratégie, on aurait tendance à répondre « non, c’est impossible. ». Pourtant, le parent qui cherche à décrypter en écoutant le besoin, peut alors y répondre par différentes stratégies. Ces stratégies doivent respecter les besoins de toute la famille. On ne doit pas nécessairement entendre que l’on doit acheter un bateau de pirate et partir à l’abordage demain matin (quoique, lorsque le projet correspond à toute la famille…). Concrètement on peut alors par exemple lister à l’enfant les compétences que doivent connaître les pirates avant de partir en mer et l’aider à acquérir de nouvelles connaissances en adaptant son environnement. Vous trouverez justement toute une liste de compétences pour les pirates juste ici : https://vivreenfamille.org/
Parlons-en en famille et trouvons une solution qui corresponde à tous.
Si on se contente de refuser la stratégie au lieu de répondre au besoin (de découverte, d’approfondir un thème précis, de nouveaux apprentissages, d’aventure, etc), l’enfant peut ne pas se sentir écouté et incompris. Il peut avoir l’impression qu’il ne compte pas. Ses besoins ne seront de fait pas comblés. Il risquerait même de se mettre en danger en élaborant lui même des stratégies non adaptées (besoin d’exploration par exemple).
Néanmoins, si l’enfant reste focalisé sur une stratégie précise, et que malgré tout, on reste en incapacité d’y répondre, on doit garder en tête que ses émotions doivent être accompagnées et écoutées activement car l’enfant qui s’était projeté dans une activité précise, peut être frustré, en colère ou triste de ne pas pouvoir l’accomplir dans l’immédiateté de l’enfant.
C’est notre rôle d’accompagnant, de ne pas briser les envies, projets et rêves de nos enfants et d’essayer de les accompagner le plus respectueusement possible.
Juger les centres d’intérêts de l’enfant/ado
L’enfant se dirige lui-même vers les activités, qu’il trouve dans son environnement, qui répondent à ses besoins. L’activité choisie est une stratégie. L’instruction en famille permet aux enfants de consacrer le temps dont ils ont besoin pour chacune de leurs activités. L’adulte peut alors adapter l’environnement de l’enfant, de sorte à ce que l’enfant ne doive pas se mettre en danger pour répondre à ses besoins. Voici quelques exemples, qui, du point de vue de l’enfant, peuvent être mal vécus, il peut se sentir juger et risque de réprimer certains besoins, faute de stratégie :
- Juger un intérêt selon le sexe/le genre de l’enfant (“ce jeu là est pour les filles et toi tu es un garçon !”)
- Juger un intérêt en fonction de l’âge de l’enfant (“ce jeu là est pour les grands et toi tu es petit”)
- Hiérarchiser les centres d’intérêts / compétences (“mon ado ne joue QUE à minecraft“, « à son âge, il y a des choses plus intéressantes a faire », « mon enfant ne lit du Shakespeare, ça c’est intéressant ! », “aujourd’hui il fait beau, il pourrait aller dehors, quand-même !“, “il ne fait QUE lire du matin au soir“, “il ne fait que regarder des écrans du matin au soir“, “il ne fait QUE jouer aux jeux vidéos du matin au soir“)
- Interdire certaines lectures au profit d’autres (dire que les romans ou les documentaires sont mieux que les BD, par exemple)
Les jeux vidéos en IEF (Instruction En Famille) – Les points positifs des jeux en ligne
Humilier l’enfant par rapport à son “niveau scolaire
- Dénigrer le travail fait par l’enfant (“c’est vraiment nul ce que tu as fait“)
- Juger même tourné de façon positive (“il est très beau ton dessin“)
- Dire à l’enfant qu’il ne s’ est pas appliqué (pour son coloriage, pour son exercice, etc.)
- Dire à l’enfant qu’il “pourrait faire attention“
- Dire à l’enfant que c’est “mal écrit“
Apprentissages non adaptés
L’instruction en famille permet de s’adapter et d’adapter l’environnement de son enfant porteur de handicap.
- Ne pas adapter ses supports à l’handicap de son enfant
Nous vous partageons 3 articles qui vous donnent des pistes afin d’améliorer l’espace de votre enfant DYS :
- Avantages de l’IEF lorsque l’on a un enfant souffrant de troubles DYS,
- Organiser l’espace de travail de son enfant DYS
- Aider son enfant DYS à organiser son temps de travail
Comparer
- Comparer le niveau d’un enfant par rapport à un autre (le faire savoir à l’enfant)
- Constamment comparer l’école à l’IEF en commentant la journée d’IEF de “tu vois là à cette heure là, ils sont à la recréation !“, “Là ils font des maths“, “Là ils sont à la cantine“
Voir l’article : La comparaison en IEF (Instruction En Famille)
Menacer
- Menacer de scolariser
- Menacer de rescolariser
- Menaces et chantages impliquant le contrôle de l’ IA
- Menaces et chantages impliquant le contrôle de la mairie
Idéaliser l’école
- Faire croire que tout est rose via la récré dans le but de l’inciter à aller à l’école (dire à l’enfant “ha regarde les enfants qui s’amusent dans l’école” à chaque fois qu’on passe devant une cour de recréation en action)
- Dire à l’enfant que les difficultés liées à l’école ne sont pas graves et qu’au contraire “c’est bien de vivre des difficultés“
- Dire à l’enfant vis à vis de son souvenir/son vécu à l’école : “Ce n’est pas grave c’est la vie, c’est comme ça“.
- Dire à l’enfant que “L’école c’est bien, car c’est difficile et que la vie est difficile,… alors autant être plongé tout petit dedans“
Transmettre ses peurs d’adulte
- La peur que l’enfant n’atteigne pas le niveau attendu par l’EN -Education Nationale- (socle commun)
- La peur que l’enfant ne se “socialise pas suffisamment”
- La peur de ne pas réussir à combiner vie professionnelle et IEF
Récompenser/Punir
- Récompenser ou punir le travail fait par l’enfant en fonction d’objectif
- Donner des images à l’enfant s’il a bien fait son travail
- Conditionner les temps libres/activités/sorties à l’avancée du travail
Priver l’enfant de relations sociales
- Ne pas tout mettre en oeuvre pour répondre aux besoins de socialisation dont l’enfant a fait la demande
- Choisir qui l’enfant peut fréquenter ou non
Voir : une dizaine d’articles à propos de la socialisation en IEF
Découvrez la liste des groupes Facebook IEF, ainsi que la version bêta de La carte IEF : créons du lien entre les familles !
Forcer l’enfant à avoir des relations sociales
- Dire à l’enfant “on sort car tu n’as pas vu assez de monde, tu n’as assez été dehors cette semaine“
Avoir des attentes de résultat
- Avoir des attentes en terme de résultats
- Demander à l’enfant d’acquérir des compétences sur une période donnée
Noter l’enfant
- Noter l’enfant avec des notes sur 20, sur 10
- Noter l’enfant avec des A, B, C
- Noter l’enfant avec des couleurs
- Classer son enfant qui est en IEF dans un niveau “CP”, “CE1”, etc
Violences liées à la demande de l’enfant qui demande à aller (ou retourner) à l’école
- Ne pas chercher quel besoin l’enfant a derrière cette envie d’aller à l’école
- Empêcher un enfant assez mature (au moins 7 ou 8 ans) d’intégrer une école alternative et NVEO (Non Violences Éducatives Ordinaires) s’il en fait la demande
- Ne pas essayer de trouver une école alternative
Violences en rapport avec le contrôle de l’IA
- Ne pas informer l’enfant qu’il y aura un contrôle de l’IA
- Ne pas expliquer les informations à connaître concernant le déroulement du contrôle
- Ne pas détailler les droits et les devoirs de l’enfant par rapport à la loi
- Ne pas protéger son enfant lors du contrôle si l’IA est hors du cadre de la loi
Violences sociétales
- L’entourage qui met la pression sur l’enfant et les parents qui ne protègent pas l’enfant
- La désinformation des commerçants qui harcèlent l’enfant “bah t’es pas à l’école toi ?!“, “t’es malade ?“
Violences institutionnelles
- Accès aux activités (sportives, musicales, etc) autorisés seulement à partir d’un certains âges / ou interdit à partir d’un certain âge
Violences propres à la déscolarisation
- Ne pas accompagner un enfant dans sa déscolarisation
Voir l’article de Kirstin Guilbert Letouzé : Déscolarisation : Quelle transition entre l’école et l’IEF (Instruction En Famille) ?
Violences au sein d’une famille où les parents sont séparés/divorcés
- Faire subir à l’enfant le désaccord d’un des deux parents au choix de l’IEF
Voir l’article de Kirstin Guilbert Letouzé : [DIVORCE] Le choix du mode d’instruction revient à quel parent ?
Et pour les enfants qui sont encore scolarisés et qui souhaiteraient arrêter l’école…
- Ne pas informer un enfant scolarisé que l’IEF est possible et légale, volontairement, pour que l’enfant ne puisse pas avoir l’idée de réclamer une IEF à ses parents
- Ne pas chercher de solution (en tant que parents) pour adapter sa vie professionnelle pour permettre la déscolarisation de son enfant en souffrance scolaire
Voir l’article : Choix de l’instruction : Subi ou choisi ?
Voir l’article : Quelle vie professionnelle pour les parents IEF ? – Métiers et rythmes compatibles avec l’Instruction En Famille
Voir l’article de Kirstin Guilbert Letouzé : Pourquoi les parents choisissent-ils d’instruire leur enfant à la maison ?
Cet article a été co-écrit par les membres du groupe facebook “IEF sans VEO, pour une instruction respectueuse de l’enfant.“.
Les membres de ce groupe, qui ont fait le choix d’instruire leurs enfants en famille, ont choisi une posture parentale respectueuse de l’enfant. Ces parents accompagnent leurs enfants de sans violence dans leur quotidien et donc également dans leur instruction. Nous pensons que de lister ces violences est nécessaire pour pouvoir réfléchir ensemble à améliorer l’accompagnement que nous offrons à nos enfants. Prendre conscience des violences que nous faisons subir à nos enfants est la première étape pour pouvoir déconstruire, avant de mieux pouvoir reconstruire. Nous postons donc cette liste de violences liées à l’instruction ici dans le but de pouvoir en débattre ensemble et de trouver des alternatives à ce qui apparaît malheureusement “ordinaire” dans notre société.
Si vous aussi vous êtes investi dans l’instruction de vos enfants et que vous faîtes le choix de les accompagner de manière respectueuse, vous pouvez venir en discuter avec nous sur l’espace que nous avons créé spécifiquement pour cela, sur le groupe facebook IEF sans VEO, pour une instruction respectueuse de l’enfant. (pensez juste à bien répondre aux questions d’entrée sur le groupe !)
Cette liste a été créé dès la création du groupe facebook, en 2018. Par la suite, nous aimerions pouvoir accompagner les parents avec d’autres articles. Posez-nous vos questions, vos interrogations, vos peurs directement sur le groupe ou alors en commentaire sous cet article… nous y répondrons en détail dans un prochain article ! Nous nous postons toujours du point de vue de l’enfant. Notre posture se veut respectueuse de l’enfant, de son rythme, de ses besoins, de ses envies. Le but c’est que chacun des points ci-dessus cités dans la liste, puisse avoir son article dédié avec une ou des alternatives proposées. (d’ailleurs si vous avez un article à proposer, nous le partagerons avec plaisir !)
très intéressant toutefois les VEO trouvent souvent leurs sources de la pressions misent par l’éducation nationale qui outrepassent ses prerogatives et ne veut pas prendre en compte l’intérêt supérieur de l’enfant que les familles IEF défendent
Superbe article détaillant les enjeux réels de l’IEF, les avantages et inconvénients et surtout l’importance de l’implication de la famille dans ce projet
Votre article est une véritable perle, merci à vous pour ce travail