L’allaitement, acte naturel, qui date de la nuit des temps et a d’ailleurs permis à notre espèce de survivre si longtemps. Seule source de nourriture des nourrissons, dans l’hypothèse où les biberons n’existent pas, comment ferions-nous pour satisfaire ce besoin primaire ? En théorie, notre corps sait, notre bébé sait. Cependant au fil des années, les femmes ont perdu confiance en leur capacité innée à donner le sein. Ce geste naturel devient un acte très théorisé. Alors, on se demande ordinairement si une préparation est nécessaire pour allaiter. Devons-nous nous préparer pour savoir alimenter notre tout-petit à sa naissance ? Si oui, comment ?
En réalité, la réponse n’est pas binaire. C’est-à-dire qu’on ne peut pas y répondre tout à fait par oui ou non. D’un point de vue strictement physique, il ne semble absolument pas nécessaire de préparer son corps à l’allaitement. On oublie les conseils foireux. NON, on ne frotte pas ses mamelons à la brosse à dent pour les préparer. C’est une mauvaise idée qui peut uniquement vous apporter de la douleur. Les massages aux huiles sont loin d’être nécessaires, on peut même plutôt penser qu’ils n’ont pas grand intérêt (si ce n’est de rassurer la maman) puisque les crevasses résultent surtout d’une mauvaise prise du sein. Inutile de tirer son lait au préalable, c’est même plutôt une mauvaise idée. Si vous craignez de manquer de lait, référez-vous à l’article L’offre et la demande afin de mieux comprendre le fonctionnement de la lactation.
D’ailleurs, en réalité, la seule préparation utile à l’allaitement est celle-ci : l’information. Comme écrit précédemment c’est un geste naturel, notre corps et celui du bébé sont habituellement constitués pour permettre une mise au sein dès la naissance. Cependant, comme nous l’avons vu dans l’article sur La désinformation, on fait face à un grand nombre d’idées reçues, de croyances et de mauvaises informations qui elles peuvent compromettre une bonne mise en place. Nous avons, pour une grande partie des femmes, perdu cette connexion à notre instinct profond, mammifères, que ce soit pour l’enfantement, l’allaitement ou même la parentalité de manière plus générale. On se laisse donc guider dans ce flot d’informations, souvent contradictoires, à la recherche de la bonne manière de faire pour accoucher ou s’occuper de notre bébé, et cela inclus l’alimentation.
En vous questionnant sur le fonctionnement de votre corps, de la lactation et de la mise en place de l’allaitement dès que le projet d’avoir un bébé se construit ou que le test de grossesse affiche ses fameuses barres positives, vous augmentez considérablement vos chances de réussite. Parce qu’en vous informant, vous saurez distinguer autour de vous les bons conseils des mauvais. Vous saurez que souffrir n’est pas normal, vous gagnerez donc en confiance. Vous saurez que les conseils que vous aurez donnés une puéricultrice de donner un biberon de complément à votre nouveau-né pour « le caler » sont mauvais. Et vous saurez bien d’autres choses encore qui vous permettront de vous imposer en tant que parent nourricier. Vous serez donc armée pour vous écouter, vous et votre bébé.
Pour rappel
Pour vous informer sur l’allaitement, vous pouvez lire, vous renseigner, apprendre. Le site de La Leche League est une mine d’or où tout ce qui est écrit est vérifié et prouvé par des études scientifiques. Vous pouvez également vous rapprocher de groupes Facebook tel que Allaiter les pieds sur Terre. Vous pouvez écouter des podcasts, regarder des vidéos sur YouTube. Mais pour un contact plus humain et être plus assurée de la fiabilité de ce que vous entendrez, vous pouvez vous rapprocher d’une consultante en lactation IBCLC et/ou d’une association de soutien à l’allaitement maternel telle que La Leche League. D’autres associations ont mis en place des systèmes de marraines pour vous soutenir dans cette aventure, comme cette amie calée sur le sujet que nous n’avons pas toujours. Je pense notamment à l’association L’Or Blanc.
D’un point de vue matériel, les magasins et sites internet de puériculture regorgent d’articles en tous genres qui semblent tout à coup vitaux pour le jeune parent. Vous ne pourrez plus vous passer de… Mais en fait, pour l’allaitement, de quoi a t-on besoin précisément ?
Pour allaiter, vous avez besoin de vos seins, c’est tout ! Bon, un certain nombre d’accessoires autour de l’allaitement existent alors faisons un point rapide sur quelques uns afin de voir ceux qui peuvent être nécessaires et ceux qui le sont moins. Même si, naturellement, c’est à l’appréciation de chacune…
• Biberon / Tétine : Mauvaise idée à moins de viser un tire-allaitement exclusif. Je ne reviens pas en détails dessus mais j’en ai déjà parlé dans l’article L’offre et la demande mentionné plus haut. Les biberons « spécial allaitement » ou « zéro confusion », c’est marketing, qu’on se le dise clairement.
• Tire-lait : Peut être utile dans certains cas. Certaines femmes allaitent des années sans tirer leur lait une seule fois, mais si vous devez être séparée de votre bébé, cela vous permettra de lui faire profiter de votre lait malgré tout. Vous pourrez le louer en pharmacie ou sur le site Grandir Nature avec une ordonnance.
• Crème Lanoline : Vous ne vous en servirez pas forcément mais si votre bébé a besoin de quelques tétées pour apprendre à le faire correctement, vous serez sûrement contente d’en avoir ne serait-ce qu’un échantillon. Les coquillages sont aussi très efficaces pour soulager les crevasses.
• Les coussinets d’allaitement (lavables ou jetables) : Très utiles, à mes yeux. La légende raconte pourtant que des mères parviennent à s’en passer sans se retrouver trempées… S’il devait y avoir UN indispensable, pour moi, ce serait bien celui-ci. Il existe aussi des Lilypadz, des coussinets en silicone qui se collent directement sur le sein.
• Coussin d’allaitement : on peut s’en passer, mais il est vrai que celui-ci apporte souvent un meilleur confort à la mère (ne serait-ce que pendant la grossesse pour se caler en dormant par exemple!). Celui-ci apparaitra néanmoins bien plus indispensable pour les parents étant souffrant de douleurs -chroniques, notamment. Néanmoins, on peut aussi s’en passer et utiliser de petits coussins du canapé. L’important étant d’être à l’aise (et ce, même pour une tétée de courte durée, car à force de répétition de mauvaises positions, le parent risque aussi de fortes douleurs à la longue) !
• Bouts de seins : pas nécessaires et pouvant compromettre l’allaitement par une mauvaise stimulation de la lactation et une confusion sein/tétine. Encore une fois, la douleur n’est pas normale. Trouver la solution pour être soulagée sera plus efficace.
En conclusion
L’allaitement est naturel, notre corps sait faire. Il ne nécessite pas de préparation physique et les achats matériels ne sont pas forcément nécessaires. Néanmoins, prendre le temps de s’informer correctement auprès de personnes formées et grâce à des sources fiables vous permettra d’augmenter vos chances de réussite et de (re)prendre confiance en vos capacités.
Texte de : Chloé Degrand, autrice des livres Allaiter : Pour un allaitement serein et Paroles de parents, retrouvez-la sur facebook, ainsi qu’instagram.
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