Stress : différentes stratégies pour apaiser les enfants avec TSA

Article et données mises à jour le : 25 septembre 2023

Quelles sont les conséquences du stress au quotidien ?

Un état de stress induit une augmentation du taux de cortisol pour se préparer à faire face à une situation de crise. Ce cortisol va engendrer la mort de neurones, notamment au niveau de l’hippocampe qui est le siège de la mémoire. En plus de cela, le stress et l’état d’hypervigilance qu’il engendre dans l’organisme consomment énormément d’énergie. Notre enfant a donc moins d’énergie pour gérer ses difficultés, ce qui va augmenter son niveau de stress, et moins d’énergie pour les apprentissages. Il vit dans un état « d’urgence » en permanence.

Diminuer cet état d’hypervigilance semble donc être une priorité pour libérer de l’énergie à notre enfant et diminuer son taux de cortisol pour protéger ses neurones. L’idéal serait d’avoir comme objectif un réel bien-être et une détente de l’enfant, lui rendant le quotidien léger et agréable. Il sera alors plus disponible pour les nombreux apprentissages qui se présentent à lui.

Le TSA (Trouble du Spectre Autistique), ça change quoi au quotidien ?

Le souci lorsque l’on a un enfant avec TSA, c’est que les sources de stress sont démultipliées à cause de l’environnement généralement peu ou pas adapté. Le cerveau de notre enfant n’a pas de filtre de triage et se retrouve en surcharge d’informations en permanence. Plus notre enfant est en stress et moins il supporte de stimuli et c’est un cercle vicieux qui s’installe, moins il a d’énergie et plus il vit les stimuli comme des agressions… Une stratégie qui nous semble facile à mettre en place c’est de diminuer les sources de stress qui nous demandent le moins d’énergie à nous adulte même si elles semblent causer peu de stress à notre enfant. Pourquoi ? Parce que cela permettra une lutte durable contre ce stress puisque c’est assez facile pour nous, c’est un effort que l’on maintiendra sur le long terme. Et on enclenchera un effet boule de neige, comme notre enfant sera un peu moins stressé, il aura plus d’énergie pour affronter efficacement les autres sources de stress, notamment celles où nous adultes avons le moins de prise.

Commencer par diminuer les sources de stress

La première des choses est d’enlever les sources de stress connues et que l’on peut retirer du quotidien avec peu d’effort. Par exemple, nous avons la possibilité de remplacer les assiettes en verre par des assiettes en terre cuite et nous pouvons aussi enlever tous les ballons de baudruches, lorsqu’un enfant en a peur.

Ensuite, les stratégies visent à diminuer les stimuli extérieurs qui arrivent à notre enfant. Nous pouvons proposer un casque anti bruit à celui-ci, lui laisser à disposition pour quand il sature du bruit et l’avoir avec nous en cas de bruits forts lors des sorties. Nous pouvons aussi adapter sa garde robe pour proposer des vêtements dans lesquels il se sente bien. Certains enfants ne supportent pas les boutons ou les étiquettes, certaines coutures… ce sont des détails, mais marcher toute la journée avec un cailloux dans la chaussure rend la journée beaucoup plus difficile, n’est ce pas ? C’est la même chose avec une étiquette qui gratte. Nous pouvons aussi proposer un endroit calme dans la maison où il y a moins de stimuli comme une cabane, un coin calme que l’on installe avec notre enfant ou sous une couette, qui a un double effet de contenir l’enfant.

Favoriser la production de sérotonine et d’ocytocine

La sérotonine a un rôle dans la régulation de l’humeur et de l’anxiété entre autres et l’ocytocine favorise le sentiment de satisfaction, réduit l’anxiété et le stress.

Les câlins et les bisous sont vraiment au top pour ça, ils stimulent rapidement la production d’ocytocine. Ces moments renforcent aussi la relation parent-enfant et peuvent trouver une place tout au long de la journée. Nous, parents, en profitons aussi. À condition que notre enfant les apprécie, évidemment.

Nous pouvons partager un temps avec notre enfant pour pratiquer son/un de ses intérêts spécifiques. Cela lui permettra de se détendre en faisant ce qu’il aime. De plus, le partage de ce temps avec notre enfant renforcera la relation parent-enfant et sa sécurité intérieure.

Le sport est aussi très efficace pour réduire le stress. Privilégions des sports individuels et dans lesquels notre enfant est à l’aise pour éviter la mise en échec. Les sports collectifs sont à éviter, cela demande à l’enfant de mobiliser des ressources pour gérer des contacts sociaux avec lesquels il n’est pas forcement à l’aise. Le trampoline est une bonne solution, en plus de défouler, il permet des mouvements répétitifs et cela est rassurant en général pour un enfant avec TSA. Un trampoline de petite taille peut facilement trouver de la place à l’intérieur et être ranger debout. Là aussi en le laissant à disposition de notre enfant, cela lui permettra d’être autonome pour évacuer son stress.

Sentir ses limites corporelles

Les moments où notre enfant est contenu sont aussi appréciables pour lui, rassurants, sécurisants. Ces moments se retrouvent lorsque l’enfant est porté à l’aide d’un moyen de portage. Dans ce cas, l’enfant est aussi balancé et sécurisé d’être contre nous.

Pour la nuit ou lors de moments de replis, il peut être intéressant de lui proposer une couverture lestée, ou un duvet, ou une couverture qui se zippe sur le drap pour la nuit. Ces couvertures lestées réduisent la production de cortisol et augmentent le taux de sérotonine et mélatonine.

Nous pouvons proposer à notre enfant des jeux comme jouer au « sandwich » ou le tas d’hommes. Dans ce jeux un adulte s’allonge, l’enfant au dessus, puis un autre enfant… Nous pouvons aussi jouer sous une couette, ou lui proposer de le faire, avec une lampe torche, c’est très prisé en générale par les enfants avec TSA. Certains enfants aiment se coucher entre deux matelas ou entre le draps et le matelas, ou jouer dans des recoins…

La prévisibilité, le cœur du quotidien

Les personnes avec TSA ont besoin d’une grande prévisibilité. Un imprévu est une source de stress importante, alors autant les limiter.

Les pictogrammes sont d’une grande aide pour réaliser des séquençages des activités les plus courantes, les plus difficiles… L’idéal est de les choisir avec son enfant, de les découper et plastifier avec lui s’il en est capable. L’investir dans cette activité lui permettra de mieux maîtriser cet outil et le valorisera. Une fois les séquençages réalisés, ils s’affichent dans les endroits clefs de la maison (la salle de bain, la chambre, les WC…)

Pour rendre la journée prévisible, nous pouvons mettre en place avec lui son planning de la journée et/ou de la semaine (en fonction de l’âge) à un endroit accessible à l’enfant, ainsi, il pourra s’y référer à chaque fois qu’il en aura besoin. Nous pouvons nous servir des pictogrammes réalisés avec notre enfant.

Les rendez-vous peuvent être anticipés en jouant des jeux de rôles avec l’enfant, en montrant des photos de l’endroit où il va aller, en lisant des livres ou des brochures spécialement réalisés. Le fait de pouvoir anticiper un événement inconnu diminue le stress et augmente la coopération de l’enfant.

Et si on travaillait le fond ?

A ce stade, nous avons pu diminuer les sources de stress, et favoriser les moments de détente. Nous pouvons proposer à notre enfant d’apprendre à mieux anticiper et réguler les situations de crises et travailler sur l’anxiété de fond.

Pour cela, nous pouvons proposer des moments de médiation comme la méditation de la grenouille. Il s’agit d’un CD avec des moments de méditations de 4 à 10 min, au début cela peut s’avérer difficile de rester 4 minutes tranquille et avec de l’entraînement c’est de plus en plus facile. Cette méditation ne vise pas à un immobilisme total et permet à l’enfant de continuer à bouger s’il en ressent le besoin.

Les étirements et les postures de yoga sont aussi très intéressants. Ils amènent une détente du corps et du cerveau qui se concentre sur ce qui se passe dans « l’ici et maintenant ».

Nous conseillons de préférer les moments où l’enfant est calme et détendu, son cerveau sera plus disposé à apprendre, le matin est un bon moment pour ça et permet d’avoir une journée plus sereine. Nous recommandons vraiment d’éviter lorsque l’enfant est vraiment dispersé. Dans ce cas, on peut proposer des massages, soit en auto massage, soit le parent masse les pieds -masser les pieds détend tout le corps- lorsque l’enfant apprécie et est consentent pour cela (cela implique également qu’il ne soit pas en surcharge sensorielle).

Proposer un travail pour apprendre à reconnaître les émotions, chez soi comme chez les autres, et les exprimer est intéressant et parfois nécessaire. Nous pouvons identifier des émotions sur les images des livres que nous lisons, puis proposer à notre enfant d’émettre des hypothèses sur la situation. Par exemple « cet enfant a l’air triste, qu’est ce qui peut le rendre triste selon toi ? ». Un travail avec un professionnel de santé comme un orthophoniste peut également être utile, en fonction de l’enfant.
Voir notre article : TCC et nVEO : Habiletés sociales et émotionnelles chez un enfant avec TSA

L’art à la rescousse

Pour poser son intérieur, l’art est très intéressant. La pâte à modeler, la pâte à sel, le sable magique et l’argile apportent calme, contact, détente et méditation. Cela apaise les sens et pose les angoisses. Prendre du temps pour être dans cette activité permet aussi de poser les pensées incessantes (de nos enfants comme des nôtres).

La peinture, le découpage, le collage, le bricolage… toutes ces activités sont utiles pour nos enfants. Il peut alors s’exprimer autrement, laisser aller ce qu’il ressent à l’intérieur. Tout est possible et en même temps, l’enfant peut se canaliser sur une activité calme et profiter d’un moment créatif apaisant et ressourçant.

La nature, un besoin

La nature est ressourçante et apaisante. L’humain a besoin de soleil, de lumière, d’air pur pour être en bonne santé. Prendre du temps dans la nature apaise, détend et ressource. C’est souvent un moment où le stress est moins présent, la vie plus tranquille. Il est possible de faire des mandalas avec les objets que l’on peut trouver dans la nature comme les feuilles, les fleurs… On peut aussi méditer dans la nature en observant ce qui nous entoure. On peut proposer à l’enfant d’écouter les bruits, de regarder les arbres évoluer, de sentir le vent ou le soleil sur son corps. L’enfant peut aussi marcher pieds nus et sentir les différences sous ses pieds suivant si c’est du sable, de l’herbe, de la boue…

La mer peut aussi s’avérer un endroit très ressourçant mais peut aussi saturer les sens de nos enfants. Cela s’évalue au cas par cas.

Un exercice souvent apprécié, consiste à marcher sur des feuilles mortes en faisant le moins de bruit possible, avez-vous déjà essayé ? Cela détend profondément, de plus, cela fini souvent en rigolant avec l’enfant.

Vous avez d’autres stratégies ? N’hésitez pas à les partager avec nous sur ce groupe facebook dédié : Autisme sans VEO – Pour un accompagnement respectueux des enfants avec TSA !


Illustration par : @amphigary (instagram) / @amphigary (facebook) / amphigary@icloud.com


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